Passoires thermiques : pourquoi choisir une rénovation globale pour améliorer le DPE

Pour des raisons budgétaires, beaucoup de Français qui se lancent dans une rénovation énergétique privilégient des gestes simples, comme le changement des fenêtres. Une approche peu efficace ou contre-productive, selon l’accompagnateur en travaux Ynergie.
La pression s’accentue sur les logements énergivores et leurs propriétaires. A compter de 2025, les biens immobiliers les plus mal classés – notés G dans le nouveau diagnostic de performance énergétique (DPE) – seront déclarés indécents, donc impropres à la location. La même sanction s’appliquera en 2028 aux logements étiquetés F puis, en 2034 à ceux catégorisés E, selon les échéances prévues par la Loi Climat et résilience, votée en août 2021. Mais il n’y a pas que les bailleurs qui sont incités à se lancer dans la remise à niveau énergétique de leur bien. La flambée des prix de l’énergie – il est vrai limitée actuellement par le bouclier tarifaire instauré par l’Etat – va pousser les propriétaires occupants à rénover leur appartement ou leur maison. Sous peine de devoir régler une facture d’énergie salée au cours des prochaines années.

Beaucoup de travaux de rénovation sans effet sur le DPE

Que faire pour transformer une « passoire thermique » en logement économe, et gagner au passage plusieurs lettres au DPE ? Contrairement à une idée répandue, ce n’est pas en agissant sur un poste de travaux en particulier, aussi important soit-il, que l’on améliore drastiquement l’efficience énergétique d’un appartement ou d’une maison. « Aujourd’hui, 75% des travaux de rénovation énergétique réalisés sont sans impact sur l’étiquette énergétique », rapporte Gonzague Lamblin, responsable de projet spécialiste de la rénovation globale en logement individuel chez Ynergie, un accompagnateur toulousain spécialiste de la rénovation énergétique. Pour ce professionnel, même des travaux plus ambitieux, mais déclinés en une succession de phases, ne constituent pas une bonne démarche : « par rapport à un chantier unique, le morcellement des travaux engendre souvent un surcoût de 10 à 20%, et ce en raison des coûts fixes de chaque intervention et de l’absence de coordination entre les différents artisans », explique-t-il.

Les 6 postes incontournables d’une rénovation énergétique

A contrario, adopter une approche globale de la rénovation, sur la base d’un audit énergétique, se révèle plus efficace. Surtout si le scénario de rénovation proposé est adapté aux usages qui sont fait du logement. « La prise en compte des habitudes et envies des occupants est essentielle pour proposer un bouquet de travaux personnalisés, qui optimisera l’investissement par rapport aux buts recherchés, détaille Gonzague Lamblin. Par exemple, si le confort d’été est prioritaire, une isolation en toiture avec un bon déphasage sera conseillée. »
Bon à savoir : un parcours de rénovation performant comprend nécessairement six postes de travaux : isolation des murs, de la toiture, du plancher bas, remplacement des menuiseries extérieures, la ventilation, et les systèmes de chauffage et eau chaude sanitaire. « Ils sont liés les uns aux autres, indique Gonzague Lamblin. Remplacer la chaudière au fioul par une pompe à chaleur ne fera pas économiser beaucoup d’argent si le logement n’est pas isolé. L’énergie la moins chère est celle qu’on ne consomme pas. De même, changer les fenêtres sans prévoir une VMC performante peut se traduire par de la moisissure. »

Un reste à charge problématique ?

Quid du financement ? Beaucoup de ménages, aux revenus modestes ou intermédiaires, sont effrayés par le budget d’une rénovation global. Il est vrai que, pour une maison individuelle, celui-ci dépasse souvent la coquette somme de 40 000 euros. Pourtant, des solutions existent pour limiter sensiblement l’effort financier. A commencer par les aides, en particulier MaPrimeRénov’ et les certificats d’énergie. « En incluant le coup de pouce rénovation performante maison individuelle, attribué lorsque les travaux permettent de faire baisser la consommation énergétique du logement d’au moins 55% minimum en énergie primaire, les aides peuvent couvrir 50 et 70% de l’investissement », rapporte Gonzague Lamblin. Les cassandres objecteront que ces aides sont versées a posteriori, ce qui est problématique pour les ménages qui n’ont pas les poches pleines. Mais certains professionnels de la rénovation énergétique préfinancent ces aides. C’est le cas d’Ynergie.
Il reste malgré tout à financer, pour les propriétaires d’une passoire thermique, un reliquat : le reste à charge. Pour autant, pas besoin de disposer de cette somme. Grâce à l’éco-prêt à taux zéro (PTZ), un prêt sans intérêts d’un montant maximal de 50 000 euros distribué par de nombreuses banques, la pilule est facile à avaler. Car le remboursement de cet emprunt à taux zéro peut intervenir sur 20 ans. « L’idéal est que les économies sur la facture d’énergie couvrent au moins tout ou partie de la mensualité de l’éco-PTZ, ce qui généralement le cas dans une rénovation globale », remarque Gonzague Lamblin. A noter qu’aucune condition de ressources n’est demandée pour ce prêt. Autrement dit, tout le monde peut en profiter. A noter que des aides des collectivités locales peuvent venir aussi soulager le reste à charge. Elles sont cumulables.

Un gain de pouvoir d’achat à l’arrivée

Un exemple réel permet d’illustrer le caractère vertueux d’une rénovation énergétique globale. Il concerne le projet de remise à niveau d’une maison dans les Landes, occupée par une famille de 4 personnes aux ressources intermédiaires (au sens de l’Anah, soit moins de 40 201 euros de revenus annuels), et chauffée au gaz. Chiffrée à 60 336 euros, ce chantier piloté par Ynergie a embrassé les six points clés d’une rénovation énergétique énoncés plus haut. Soit, dans le détail, l’isolation des combles perdus, l’isolation des murs par l’extérieur, l’installation d’une pompe à chaleur air / eau avec programmateur, la mise en place d’une VMC hygroréglable, le remplacement partiel des menuiseries (remplacement simple vitrage) et l’installation d’un chauffe-eau solaire individuel. Entre la prime « coup de pouce rénovation globale », MaPrimeRenov’ (bonus compris) et les certificats d’énergie, les aides ont représenté 27 063 euros (soit 58 % du budget), laissant un reste à charge de 19 623 euros. Sur ce territoire, il n’y avait pas d’aide de collectivités locales. Le reste à charge a été financé par un éco-Ptz avec un remboursement de 109 euros sur 15 ans. En théorie, l’économie des consommations futures de cette famille cumulé à la mensualité du prêt permet de dégager 52 euros par mois de pouvoir d’achat (calcul basé sur les consommations en gaz antérieures ne tenant pas compte des augmentations récentes ni du bouclier énergétique). Un gain appréciable.

Source : mieuxvivre-votreargent.fr
Retour

Ce site est protégé par reCAPTCHA et les règles de confidentialité et les conditions d'utilisation de Google s'appliquent.